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  • Photo du rédacteurMarie Reverdy - MOHO

Horace... Un semblable forfait

Dernière mise à jour : 17 avr. 2020


Le dernier acte de la tragédie Horace écrite par Pierre Corneille est dédié au procès du héros éponyme. Celui qui vient de sauver Rome est jugé pour Fratricide, et on exige "Qu'il triomphe en vainqueur et périsse en coupable"... S'agit-il, alors, de condamner un homme ou seulement son acte ? Que faire, face à "un semblable forfait" ?

Projet Horace, Marie Reverdy, au Théâtre de Lattes le 4 février 2018
Horace..., Pierre Corneille - Marie Reverdy - Régis Cayrol

La question de la représentation est probablement celle qui nous vient le plus rapidement à l'esprit lorsque nous souhaitons évoquer les points de ressemblance qui unissent Théâtre et Tribunal. Il existerait une forme de spectacularisation de l'exercice de la justice. Pourtant, derrière cette évidence, se cache un lien bien plus fondamental.


L'interprétation

L'interprétation des faits, en justice et en théâtre, repose sur le même principe cognitif.

Nous allons passer au crible les questions politiques et morales qui entourent le propos de Corneille dans sa pièce Horace. En effet, la racine grecque Krinein (séparer, choisir), est à l'origine de deux termes, ou plutôt deux figures, composant le coeur de notre projet. Car Kritein nous offre Kritês (le juge ou l'interprète) et hupokritês (le comédien ou le devin). Il est vrai que l'exercice de la justice suppose que l'on considère les faits afin de déterminer la culpabilité de l'accusé en dessinant les contours de sa responsabilité, tandis que l'exercice théâtral consiste à considérer les faits relatés afin de construire un personnage en dessinant les contours de sa personnalité. Les questions "Comment juger Horace ?" ou "Comment le jouer ?" finalement, reposent sur la même démarche cognitive, celle que la philosophie nomme "interprétation".


Un procès en Assise

Le point de départ de notre projet se trouve dans la première tragédie régulière française, signée par Pierre Corneille en 1641 et inspirée de l'Histoire romaine de Tite-Live. Celui-ci relate la victoire d'Horace, vainqueur de Rome et meurtrier de sa soeur. Corneille, alors avocat, reprend cette histoire et consacre le cinquième et dernier acte de sa pièce au procès d'Horace, intenté par Valère demandant : "qu'il triomphe en vainqueur et périsse en coupable".

L'écriture d'Horace..., Un semblable forfait, se construit sur la confrontation dialectique de l'équipe plateau, composée de juristes et de comédiens. Nous referons le procès d'Horace, tel qu'il aurait lieu aujourd'hui avec les mêmes chefs d'inculpation. Régis Cayrol, Président de la cour d’Assises de la cour d’Appel de Montpellier, présidera ce procès d'Horace.

Une partie du public remplira la fonction de jurés.

Ce procès se pense comme le prolongement de la réflexion politique et philosophique de Corneille, de la valeur qu'il accorde à l'Etat de Droit et de l'équité, face à la loi, qu'il interroge.

De l'alexandrin classique au dilemme cornélien, nous parlerons de notre soif de justice, de nos barrières morales, du regard que nous portons aux victimes et du redoutable instant où nous croyons nous reconnaître dans le coupable que nous accusons..


Voir Horace...

Une sortie de résidence a eu lieu le 4 février au Théâtre Jacques Cœur - Lattes.

La création est prévue en mai 2021 au théâtre jean Villa - Montpellier.


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